Les infections post-opératoires ou nosocomiales après chirurgie du rachis

Les infections post-opératoires ou nosocomiales après chirurgie du rachis

Les infections post opératoires du rachis surviennent sont une complication rare, mais qui reste plus fréquentes que dans d’autres type de chirurgie comme les hanches ou genoux. Elles surviennent en moyenne dans 2 à 5% des cas, avec des conséquences importantes, prolongation de la durée de séjour, 2ème intervention, traitement antibiotique lourd, avec leur propre morbidité, stress pour le patient, le chirurgien, et parfois conséquences médico-légales.

 

La prise en charge de ces infections nécessite une étroite collaboration avec l’équipe hygiéniste de l’établissement, les infectiologues, les bactériologistes, les anesthésistes et bien sur les chirurgiens. Certains facteurs de risques sont bien connus, liés aux patients, âge, comorbidités, notamment diabète,  obésité, sur lesquels on ne peut pas réellement intervenir.

D’autres facteurs liés à l’environnement opératoire, les soins post opératoires, les mesures prophylactiques doivent être bien protocolisés, et surtout très fréquemment remis en question en cas de survenue d’infections en pic anormalement élevé. En tant que président du CLIN, comité de lutte contre les infections nosocomiales, je suis particulièrement sensibilisé par ces problèmes.

 

Au centre du rachis, les règles d’hygiène sont strictes, avec douche antiseptique la veille et le jour de l’opération, suivant les recommandations de la société française d’hygiène hospitalière, décontamination nasale systématique du portage de staphyloccoque par application de pommade spécifique durant 5 jours précédant l’opération. En effet, la plupart des infections sont dues au staphyloccoque qui en règle général est porté de façon asymptomatique par le patient lui même.

Des prélèvements d’air et de particule au sein du bloc sont régulièrement faits, la préparation cutanée s’effectue en une double désinfection avant application du champs stérile. Des antibiotiques sont injectées au moment de l’anesthésie en dose unique selon recommandation de la société française d’anesthésie.

C’est grâce à une collaboration pluridisciplinaire que les infections sont le mieux prévenues, mais elles peuvent malgré tout survenir. A ce moment là, le traitement doit être complet, avec souvent reprise chirurgicale et traitement antibiotique adapté et prolongée. C’est sous cette condition que la guérison est obtenue.

 

Docteur Cyril Dauzac, chirurgien orthopédique spécialiste du rachis.